Ordonnances

 

Quelques lectures de fin d’année en forme d’ordonnance et quelques interrogations : quel médecin aurais-je fait ? Quel clinicien aurais-je pu être ? Quel prescripteur ? 

Une précaution d’emploi : je lis Dante, Voltaire, Saint-Simon et Michaux à voix haute.

Résonance, scansion, silence, corps. 

Le matin, un poème, parfois deux, de La vie dans les plis. La lecture de Michaux m’échauffe la voix. Elle me procure de l’énergie. Elle me dispose.  

Repos. Écho. Rythme.

Le soir, au choix, en passant vite des uns aux autres, comme si le temps devait manquer : un chant de Dante, une lettre de Voltaire, un épisode du duc de Saint-Simon, un chapitre d’un romancier contemporain, une phrase de Shunryu Suzuki, un paragraphe de Nietzsche, une pensée de Ludwig Wittgenstein.

Comment trouver le temps ?

Ces jours-ci : Philippe Sollers et L’évangile de Nietzsche, Milan Kundera, La plaisanterie. Il y a peu : Béatrice Commengé, La danse de Nietzsche.

Nietzsche, envers et contre tout, parce qu’il faut bien faire de vertu nécessité (Humain, trop humain, I, § 76).

François Roustang, La fin de la plainte, notes de lecture.

Document CNRS audiovisuel, YouTube (2018).

Parfois, aussi, variations sur des voix. Réécoutant François Roustang, je me livre à quelques exercices, mi-corps, mi-esprit, celui-ci, par exemple : faire descendre les pensées dans le corps. Dans le corps où ? Au niveau de la voix ?

Si je devais prescrire cet enregistrement, il serait assurément de toutes mes ordonnances.

Et demain ? Où trouverai-je énergie, élan, légèreté, joie, mouvement ? Dans quelle œuvre ? Dans quelle voix ? Dans quelle rencontre ?

 
lecturesDominique Renauld