Folly?
These days I read an early work that I had (probably) never read entirely. In its time, it numbered among my favorite books, just between Jules Verne and Jack London. Step by step, sometimes aloud, in an old edition purchased when I was twelve, I reread the Praise of Folly of Erasmus.
In my memory, I can hardly think of this work without associating it with a signing session at which I had the opportunity to attend, François 1er street, at Europe 1, during a morning dedicated to a series of radio programs « in public and live. » That day, four public figures signed autographs on the first pages of my Praise.
From this short session, there remains me one memory: to my left, a tall man grabs the book that I hold out to him and stops for an instant to gaze upon the front cover where it appears that strange colorful drawing attributed to Hans Holbein the Younger. Then he looks me in the eyes, smiling kindly and signs his autograph.
This gray-haired man has a stony voice. I often listen to him telling amazing detective stories and I laugh seeing him pull with all his strengths on the elastic of his suspenders. Is he wise? Is he cultivated? Has he read Erasmus?
— And how old were you then? — 13 years or so.
The next Life Stories(s) session will be devoted to the evocation of memories of trips. That day, between memory games and work of invention, I will propose to write memories addressed through postcards.
Folie ?
Vendredi 29 janvier 2016
Je relis ces temps-ci un ouvrage de jeunesse que je n’avais (probablement) jamais lu entièrement, mais qui, en son temps, figurait en bonne place parmi mes livres de chevet, entre Jules Verne et Jack London. Je relis pas à pas, parfois à voix haute, dans une vieille édition achetée lorsque j’avais douze ans, l’Éloge de la folie d’Érasme.
Dans ma mémoire, je ne peux plus guère penser à cet ouvrage sans l’associer à une séance de dédicaces à laquelle j’eus l’occasion d’assister, rue François 1er, à Europe 1, lors d’une matinée consacrée à une série d’émissions de radio « en public et en direct ». Ce jour-là, quatre personnalités publiques signèrent de leurs autographes les toutes premières pages de l’Éloge.
De cette courte séance, il me reste un souvenir : à ma gauche, un homme de grande taille se saisit de l’ouvrage que je lui tends et s’arrête un instant pour fixer son regard sur la première de couverture où figure cet étrange dessin coloré attribué à Hans Holbein le Jeune. Puis, il me regarde dans les yeux en souriant aimablement et me signe l’autographe.
Cet homme aux cheveux gris a une voix de rocaille. Je l’écoute souvent raconter des histoires policières incroyables et je ris de le voir tirer de toutes ses forces sur l’élastique de ses bretelles. Est-il savant ? Est-il cultivé ? A-t-il lu Érasme ?
— Et tu dis que tu avais quel âge ? — 13 ans à peu près.
La prochaine séance des Histoires de vie(s) sera consacrée à l’évocation de souvenirs de voyages et à l’écriture de cartes postales. Ce jour-là, entre jeux de mémoire et travaux d’invention, je vous proposerai d’écrire des souvenirs adressés.