Clinique et singularités
Dans les métiers du lien, il arrive fréquemment que certains phénomènes observables laissent perplexes les agents de terrain, que ces derniers soient enseignants, soignants, éducateurs ou travailleurs sociaux : quel sens un certain geste peut-il avoir pour le sujet qui l'exécute s'il n'en a pas pour le professionnel qui le constate ? Comment comprendre une attitude qui, en première approche, semble dénuée de toute logique si aucune hypothèse vraisemblable ne permet d'en rendre compte ? Faut-il considérer ces phénomènes comme des détails qui ne méritent pas qu'on s'y attarde ? Ou est-il plus pertinent de supposer qu'en dépit de leur apparente insignifiance, du sens se dissimule peut-être sous des dehors trompeurs ? Et, dans cette hypothèse, quelle peut être l'utilité de penser certaines apparences sous cet angle de vue quand on est un professionnel ou un chercheur ?
Lors d'un colloque que l'université de Cergy avait consacré, l’an dernier, aux productions et aux réceptions des théories scientifiques, j'avais proposé une communication conçue autour des notions de singularité et de rebut à travers l'analyse d'un entretien clinique non-directif à visée de recherche. Les actes de ce colloque viennent d’être publiés en deux volumes et ma communication a donné lieu à un chapitre, le troisième du tome 1. Ce chapitre s'intitule Démarche clinique et singularités remarquables en sciences de l’éducation et de la formation. Il est en accès libre et les deux tomes de ces actes sont disponibles à l'achat dans une version papier.